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Dans cette section :

Ma biographie pour un tournage

Délires hollywoodiens:

-The Game (1997)

-The Matrix (1999)

-A beautiful Mind (2001)

-Shutter Island (2010)

Field of Dreams (1989)

Rudy (1993)

 

Gullivar's Travels (1996)

City of Angels (1998)

The Matrix (1999)

The Family Man (2000)

Kate & Leopold (2001)

The Beaver (2011)

Ma biographie pour un tournage

Madame,

Monsieur,

 

En tant que personne atteinte par la schizophrénie et ayant vu et été profondément touché par des films comme Un homme d’exception (2001) et Bienvenue à Marwin (2018), j’aimerais proposer ma biographie axée sur ma maladie pour un projet de tournage.

 

J’adore les films basés sur des faits vécus illustrant le côté humain de personnes ayant de sévères troubles psychiatriques tout comme les deux films mentionnés ci-haut. Ceux-ci, en plus d’être divertissants, peuvent contribuer à combattre la stigmatisation tout en donnant à des gens comme moi une libération d’une certaine honte, voir même en leur donnant une quelconque fierté en démontrant ces personnes atteintes de la maladie d’un point de vue très positif.

 

Par exemple, les personnages dans ces films sont des individus qui brillent de gentillesse avec de très grandes qualités autant du côté intellectuel que moral envers lesquels nous ne pouvons éprouver que de l’empathie en voyant leurs épreuves, leur histoire, leur vécu.

 

Le cinéma a la qualité de pouvoir contribuer à la sensibilisation. Il peut aussi imager des concepts qui s’expliquent très difficilement oralement et par écrit.

 

Je considère que mon témoignage est un sujet idéal pour ce genre de projet puisque, grâce à des soins qui sont, au Québec, accessibles à tous, j’ai eu la chance de retrouver une vie normale malgré que je sois atteint d’une des maladies les plus dévastatrices du monde psychiatrique. Je crois que mon histoire s’avère un très bon message d’espoir pour les personnes atteintes de la schizophrénie, et de maladies similaires.

 

Par ailleurs, à travers les années, j’ai été rigoureux à prendre des notes, à documenter en profondeur mes expériences en lien avec ma maladie.

 

Aussi, depuis la légalisation du cannabis au Canada et compte tenu du rôle de cette substance dans l’émersion de la schizophrénie chez moi et dans mon expérience psychiatrique en général, je pense que mon histoire serait une boussole pour de nombreuses personnes atteintes dans l’avenir.

 

Vous trouverez ci-joint quelques documents qui parlent de mon histoire psychiatrique. Je peux aussi donner beaucoup plus de détails si vous souhaitez en savoir davantage.

 

Somme toute, j’aimerais savoir si vous aimeriez m’aider à apporter mon expérience au grand écran. Auriez-vous par hasard des contacts ou connaissez-vous des ressources qui pourraient me guider dans la réalisation de ce projet?

 

Je vous remercie d’avance pour votre aide et votre implication dans ce projet.

Sincèrement,

- Une personne autrefois atteinte

Délires Hollywoodiens

Depuis le déclenchement de ma maladie, ayant longtemps été un cinéphile, j’ai été fasciné par des films auxquels je m’identifiais étant donné mon parcours teinté par mon délire. En voyant ces films, je croyais que les auteurs avaient vécu des choses similaires à ma décompensation ou qu’il y avait un pattern psychologique ou philosophique connu dont l’origine se trouvait dans le "code" de la nature comme dans celui de ma maladie et qui servaient à concevoir ces films impressionnants.

En tant que personne atteinte de la schizophrénie, j’ai vécu un dilemme (consommer du cannabis ou m’en abstenir). Étant assoiffé de nouveauté et intrigué, j’ai fait le mauvais choix et cela m’a plongé dans un monde à part: la schizophrénie. Mes symptômes me causaient de me sentir épié, jugé et je sentais qu’on se moquait de moi. Je me croyais victime d’un complot et j’ai cru être poursuivi par des agents ennemis.

Voici des caractéristiques de quelques films qui sont écrits de sorte que, en les visionnant, je m’identifie au personnage principal :

The Game (1997) – Rôle du héros joué par Michael Douglas

Dilemme offrant au personnage principal la possibilité de vivre une aventure divertissante et intriguante. En cours de route, il se croit victime d’un complot.

The Matrix (1999) – Rôle du héros joué par Keanu Reeves

Dilemme offrant au personnage principal le choix intriguant entre un avenir dans un parcours vertueux mais périlleux versus un avenir dans un parcours normal et paisible, mais ordinaire, dans la monotonie et l’ignorance. Il est poursuivi par des agents ennemis (voir plus de détails plus bas).

A Beautiful Mind (2001) – Role du héros joué par Russell Crowe

Le dénouement qui est pour tout le monde parfaitement inattendu, démontre l’inconscience du personnage principal (le malade) qui croit être victime d’un complot et qui croit être poursuivi par des agents ennemis. Lorsque sa crainte s’avère fondée, ces gens se trouvent à être des professionnels qui ne veulent que le soigner. Le personnage se sent épié, jugé, il sent qu’on se moque de lui.

Shutter Island (2010) – Rôle du héros joué par Leonardo DiCaprio

Le dénouement qui est pour tout le monde parfaitement inattendu, démontre l’inconscience du personnage principal (le malade) qui croit être victime d’un complot.

Field of Dreams (1989)

Dans ce film, le personnage principal Ray Kinsella, un fermier américain, commence à entendre des voix. Ces voix l’appellent à faire des choses qui, pour la plupart des gens, n’ont pas de sens. Il s’embarque dans un grand projet loufoque qui met à risque la situation économique de sa famille. Selon les directives de ces voix qu’il entend, il détruit une grande partie de son champ de maïs pour construire un champ de baseball. Il commence à voir et communiquer avec des fantômes.

Ce film me semble rappeler l’histoire de Noé qui a construit une arche selon les directives de Dieu pendant que tous les gens de son entourage croyaient qu’il était fou.

Le dénouement du film, comme pour l’histoire de Noé, démontre que le personnage principal n’était pas fou comme le pensaient plusieurs personnages de l’histoire.

À partir de mon premier épisode psychotique, en 1997, j’ai abandonné les études universitaires pour me consacrer à un projet d’entreprise. J’avais commencé à entendre des voix. Ces voix me guidaient dans l’élaboration de mon arche de Noé. En voyant que je ne rapportais rien après quelques années avec ce projet, mon engagement dans ce dernier semblait, pour la plupart des gens de mon entourage, ne pas avoir de sens. Cela semblait comme une ténacité déraisonnable, voire têtue. Tout comme pour Ray Kinsella, ce projet grandiose mettait à risque ma situation économique et je dépendais aussi de mon père pour arrondir les fins de mois.

Il y a des films comme celui-ci dans lesquels je me vois. Je parle ici de tous les films qui représentent des héros qui jettent tout par la fenêtre pour poursuivre un rêve. Le dénouement de ces films soutiennent habituellement qu’une personne, non seulement n’a pas tort de prendre cette route, mais qu’elle a bien raison de le faire et que prendre un tel risque peut très bien porter fruit. C’est ce genre d’allégation qui me motivent à maintenir le cap, à poursuivre mon rêve. L’espoir véhiculé notamment via ces films motive ma ténacité.

Tout comme une « consommation » qui aurait déclenché ma schizophrénie, le visionnement de ce genre de films devrait être encadrée par des professionnels, contrôlée et vendue par l’entremise d’une ordonnance. L’espoir peut pousser une personne à se comporter de façon irrationnelle et irresponsable, et à exposer son entourage et soi-même à de réels dangers.

Rudy (1993)
Rudy, un étudiant qui rêve de faire partie de son équipe de football universitaire, parvient contre toute attente (car sa taille physique apparaît clairement insuffisante) à y parvenir. Le film dépeint Rudy comme un modèle de détermination et d'esprit.

 
Gullivar’s Travels (1996)

Le héros de cette histoire s’absente pendant près d’une dizaine d’années. Sa famille craignait l’avoir perdu. À son retour, il ne fait que parler constamment d’un monde qu’il avait visité malgré lui.

Il se retrouve interné en psychiatrie où il continue obstinément et passionnément, malgré la médication, à raconter ses expériences dans cet univers parallèle, et décrire les merveilles de ce monde où les lois morales et scientifiques sont très différentes de notre monde.

Les médecins sont à bout de ressources et, afin d’imposer un traitement, ils se permettent de couper les coins ronds pour tenter de forcer certains résultats souhaités.

La famille du héros, qui l’aiment fort, ne l’abandonnent pas et lui offrent un support qui l’auront aidé, en fin d’histoire, à s’en sortir.

City of Angels (1998)

Ma première psychose a eu lieu à la veille de mon 21e anniversaire en 1997. Ce film est sorti en 1998 et je l'ai vu peu après. Je le considère comme une référence en ce qui concerne des faits non prouvés liés au monde des esprits et à son fonctionnement.

Le film illustre le fait d’entendre les pensées des autres, voir des anges et sentir leur influence nous guider et nous inspirer. Il traite aussi des questions de l’au-delà. Ce film illustre le fait de réaliser la vérité sur leur existence (les anges) et leur monde, comme bouleversant.

Le personnage principal Maggie parle avec Seth (un ange). "Alors je suis folle et chimiquement déséquilibrée", a-t-elle dit avec sarcasme en essayant de parler de ses intuitions à un ami. Le film suggère que l'ouverture de Maggie l'amène à réaliser l'existence de ce monde invisible. Elle commence à voir Seth. Cela suggère que vous devez réellement le chercher pour le ressentir.

Il y a aussi une scène où un enfant sourit à un ange, ce qui me rappelle des parties de ma propre enfance, dans des expériences de ce que je considère maintenant comme des interactions avec des esprits.

Bien que cette histoire semble suggérer que les anges et les esprits ne sont pas les mêmes, je pense qu'ils le sont.

The Matrix (1999)
The Matrix

Le héros a un emploi mais sa performance professionnelle est affectée par ses activités hors du travail. Il accepte de mener une vie parsemée d’activités qui ne sont pas approuvées par les forces de l’ordre.

Il est intrigué et curieux, ce qui le mène à faire une rencontre avec un être issu d'un autre monde. Il est déjà, au départ, plutôt paranoïaque. Il se méfie des gens. Même sans la consommation de drogues, il vit des choses similaires à ce qu’engendrent certaines drogues.

Le début d’une aventure, d’une mission, lui est offerte tôt dans ll'histoire et un agent du côté des « bons » lui affirme qu’il est en danger et qu’elle sait ce qu’il cherche; elle lui souligne qu’il veut des réponses d'ordre existentiel.

Il n’aime pas tenir son emploi puisque celui-ci est lourd et ne le passionne pas. Il est contacté personnellement par le leader des « bons », un personnage légendaire, et ce, d’une manière non conventionnelle, très inhabituelle. Le personnage se laisse guider par ce leader et les « méchants » le pourchassent.

Le leader des bons le guide dans une aventure qui semble périlleuse. Le héros craint pour sa vie. Il est capturé par des agents parmi les méchants et ceux-ci l’interrogent. La situation implique des choses surréelles.

L’agent révèle au héros qu’il sait qu’il vit une double vie – une normale et l’autre à caractère non approuvée par les forces de l’ordre. Les questions posées touchent des sujets délicats (dans le film, sa criminalité, et dans ma vie, ma santé mentale). Ils introduisent une puce dans son corps (pour moi, c’est la médication).

Après l’introduction de la puce, le héros se réveille… mais ce n’était pas un rêve. Le leader des bons est toujours présent. Il le contacte. Les agents parmi les bons l’aident à se libérer de la puce.

Le héros se retrouve dans un dilemme : coopérer avec les forces de l’ordre ou suivre le leader des bons. Le leader des bons est persuasif; il le fait se sentir comme une personne « spéciale ». Il lui parle de la réalité que Néo ne voit pas. Il lui parle du code de la nature.

Le leader des bons présente au héros un sérieux dilemme : la pilule bleue et la pilule rouge. Le héros décide de suivre le leader des bons sans hésiter et il prend la pilule rouge. Ceci enclenche son admission dans un monde surréel. Le retour parait impossible.

Il y a des tourments et des facteurs effrayants impliqués dans la nouvelle route. Le héros semble passer dans un processus de renaissance. Il accède au « Nouveau monde » et le processus est marquant.

Par la suite, le héros s’engage à lutter contre le mal, les agents, les forces de l’ordre qui contrôlent le monde « normal » qui est en fait irréel. Le héros apprend qu’il pourrait possiblement être l’élu, une personne choisie parmi tant d’autres.

The Family Man (2000)

Dans ce film, une prise de décision engendre pour le personnage principal, un chambardement complet de sa vie. Il se retrouve du jour au lendemain, à devoir continuer sa vie en tant qu’une toute autre personne, une personne qui n’a rien à voir avec son passé. La vie continue et il doit rapidement expliquer l’inexplicable à tous ses proches et il se retrouve avec des obligations et responsabilités toutes nouvelles qui correspondent aucunement avec ce en quoi il s’était engagé dans le passé, mais qui découlent de cette décision charnière bouleversante.

Kate & Leopold (2001)

Dans cette comédie romantique, l'un des personnages, Stewart, découvre un portail qui permet aux gens de voyager dans le temps. Après s'être blessé dans un accident, il est transporté à l'hôpital. A l'hôpital, il parle de sa découverte et est ensuite transféré dans le service de psychiatrie car ses propos indiquent une incohérence.

Il raconte plus tard à une infirmière qu'il a trouvé une fissure dans le temps dans l'East River, ce qui n'est, selon lui, pas plus fou qu'un chien trouvant un arc-en-ciel (spécifiant que les chiens ne peuvent pas voir la couleur parce qu'ils sont daltoniens).

Il mentionne sa théorie sur sa découverte avec des métaphores et poursuit en disant qu'il n'est qu'un gars qui a vu une fissure dans une chaise que personne ne pouvait voir… qu'il est le chien qui a vu l'arc-en-ciel, seulement aucun des autres chiens ne le croit.

The Beaver (2011)

Dans le film The Beaver, Walter Black, le personnage principal, un père de famille, directeur d’une compagnie souffrant d’une forte dépression, trouve par l’usage d’une marionnette en peluche, une façon de gérer son trouble mental. Tous s’aperçoivent très rapidement qu’il a une très forte dépendance à ce castor qui lui permet de communiquer et de rétablir une vie plus normale. Sa femme qui demandait le divorce est retombée en amour avec lui grâce à cette « thérapie » qu’il annonçait comme étant prescrite par un médecin, même si ce n’était pas le cas.

Il n’a rien de « normal » dans le fait de dépendre d’un castor en peluche pour pouvoir fonctionner, mais comme une béquille, ce dernier permet à Water de sortir du lit et de renouer avec sa femme et son plus jeune enfant.

J’affirme depuis 1997 que je communique avec des esprits. Je me suis retrouvé sous les soins psychiatriques à cause de mes symptômes psychotiques.

Cette histoire m’interpelait dans le sens que, en écoutant le film, je me retrouvais dans les souliers de Walter; comme pour lui, une partie de moi me parle, me raisonne, me guide et me rassure dans mon cheminement. Je crains même de me retrouver dans une éventuelle constatation que, comme c’était le cas pour Walter, le « guide » était rien de plus que le fruit de sa propre imagination.

Plus tard dans le film, cette thérapie est tournée au vinaigre et Walter a sectionné son bras pour se débarrasser de cette marionnette qui contrôlait sa vie et qui menaçait de maintenir son rôle dans sa vie contre son gré.

Dans ma vie, sectionner ce bras s’apparenterait beaucoup à éliminer des projets que j’ai créés qui sont issus de mon déséquilibre psychologique. Je parle ici de mon projet « fantôme », une arche de Noé que je bâtis depuis des années sans succès, et aussi un ensemble de textes qui représentent mes réflexions dans ce que je considère comme étant mes communications avec l’au-delà.

Le fait de sectionner son bras pour enfin mettre terme à la dictature de cet être malsain aura été un premier pas vers sa guérison. La vie me suggère-t-elle par mon interprétation de ce film, de sectionner mon propre bras?

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